La Roche-sur-Yon. Municipales 2020 : le Parti Socialiste.

Suite de notre série d’entretiens en vue des municipales 2020 à La Roche-sur-Yon. Aujourd’hui, le Parti Socialiste avec Stéphane Ibarra premier secrétaire du PS, élu d’opposition au conseil régional et au conseil départemental, ancien adjoint au maire de la Roche-sur-Yon.

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Comment va le Parti Socialiste ?
En Vendée, le territoire a toujours été difficile pour la gauche. À part la Roche-sur-Yon et quelques communes. Nous avons moins de ressources, car on a moins de revenus et moins de ressources humaines.


Combien y a-t-il d’adhérents au Parti Socialiste ?
Si on prend en compte les personnes dans le mailing, il y en a 450. 150 ont voté au dernier congrès.


Le Parti Socialiste présentera-t-il une liste aux élections municipales ?
Pour moi il y a un énorme enjeu à ce que les forces de gauche se donnent les moyens d’être aux responsabilités à la Roche-sur-Yon, et de refermer la parenthèse Luc Bouard, non pas parce que c’est Luc Bouard, mais la parenthèse d’une politique différente qui ne correspond pas à ce que nous on attend en termes de développement de la cité pour prendre en compte la transition énergétique du développement durable, quelle est la place de l’humain dans la cité ? Quelle est l’écoute citoyenne ? Quelles relations on a avec les partenaires est-ce qu’on est autoritaire ou en co-construction ?


Pour toutes ces orientations, je serai un acteur pour que cette ville soit à gauche et que l’on referme la parenthèse qui s’était ouverte en 2014.
Après, 2020 est proche, mais il peut se passer beaucoup de choses ici et là. Est-ce que je suis la meilleure personnalité pour conduire cette liste ou pas je n’ai pas la réponse. Ce qui est sûr c’est que pour que le Parti Socialiste aille aux responsabilités, on se battra pour cette ville.


On va rentrer dans des périodes de désignation dans le calendrier national du Parti Socialiste. Le Parti Socialiste, en tant que parti, comme La République En Marche ou d’autres préparent les échéances municipales. Donc on va avoir un calendrier de désignation, plutôt anticipé puisque majoritairement on est plutôt challengeur maintenant, donc ça va venir assez vite.


Dans notre terminologie, on ne désigne pas un candidat, on désigne un premier socialiste. En fonction du contexte local, il doit représenter les socialistes dans des discussions avec les partenaires, il faut trouver un compromis,  donner des chances à la gauche de gagner. Le contrat, il est là.


Notre capacité, c’est aussi sur l'histoire de la Roche-sur-Yon, y compris dans la majorité avec Pierre Regnault et Jacques Auxiette. C’est une colonne vertébrale de gauche, mais aussi une attractivité qui va au-delà de ce que parfois certains peuvent voir comme des frontières. Localement, ils peuvent trouver un projet fort avec des réponses à des problématiques locales et rejoindre une dynamique de gauche.

Donc vous êtes candidats à la candidature si j’ai bien compris ?
En tout cas je pense faire partie, et je ne suis pas seul, des socialistes qui sur ce territoire peuvent faire partie de ceux qui peuvent apporter, bien sûr.
Parce que c’est la logique d’un parcours qui m’a été confié par les socialistes eux-mêmes. J’ai été candidat, avant à la mairie, puis au département et à la région c’est parce que les socialistes m’ont fait confiance. Oui je suis un acteur qui a un rôle à jouer et donc je prendrai ma part.


La difficulté, actuellement, n’est-ce pas l’éparpillement de la gauche ?
C’est une évidence. On dit des choses aujourd’hui. Il y a une échéance importante, c’est les élections européennes. Tant que les élections européennes ne sont pas passées, on n’aura pas été au bout de cet effritement-là.
Moi, quand même, je ressens à la Roche-sur-Yon un désir de gauche qui amène quand même beaucoup de personnes à se dire qu’il faut qu’on ait l’intelligence de travailler ensemble.
J’ai découvert dans la presse un appel à un rassemblement de la gauche. C’est bien de le faire dans le journal, mais c’est mieux de le faire par des idées.


Vous voulez parler de « La Roche citoyenne » ?
Oui.


La Roche citoyenne est un appel aux forces de gauche qui dit que si la gauche est divisée, la gauche perdra. Donc ils appellent au rassemblement.


Je remarque quand même qu’ils appellent au rassemblement et qu’un certain nombre de personnes sont membres de partis eux-mêmes, ils ont des responsabilités dans ces partis ce n’est pas des militants lambda. Ils n’en ont pas fait part à leur propre parti, bon…


Du coup, cette initiative a été accueillie fraîchement dans les différents partis respectifs que ce soient les verts ou le parti socialiste. Comme première pierre au rassemblement de la gauche, c’est moyen.
Le PC m’a adressé une copie de la réponse et de la fin de non-recevoir qu’ils ont adressée à ce collectif en disant « que ce qu’on voulait faire ils n’allaient pas le recevoir ». Ce n’est pas par cette initiative qu’on va réussir à rassembler la gauche.


En observant ce qui s’est passé en 2017, autant sur la répartition des forces, je lutterai de toutes mes forces pour que la gauche sorte plus renforcée dans le prochain scrutin par rapport au scrutin de 2017 ou elle est sortie explosée, éclatée en mille morceaux. Non seulement éclatée, mais avec un total qui était à peine de 30 % il faut quand même l’avoir en tête. Non seulement elle est morcelée. Ça, je lutterai de toutes mes forces pour le changer.


On est forcément dans la co-construction avec les citoyens. S'il n’y a pas de participation des citoyens, on n’ira nulle part. C’est peut-être cela qui forcera cet éclatement peut-être pas à s’estomper, mais à diminuer.
L’enjeu il est de rencontrer les Yonnais qui ont envie de prendre leur destin en main et qui permettent d’écrire le chemin. Il est compliqué pour la gauche, car elle est morcelée, mais on a bien vu aux présidentielles, un mois avant, qui aurait prédit le résultat ? Il y a des masses qui bougent qui forment une dynamique donc, construisons quelque chose d’attractif.


Êtes-vous Macron-compatible ? On dit que vous avez rencontré La République En Marche.
Un ancien socialiste qui est à La République En Marche a demandé à rencontrer. Il a voulu un échange informel, mais il n’y pas eu de rencontre avec le parti socialiste.


Alors qu’est-ce ça veut dire être Macron compatible ? Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, d’abord je reconnais qu’il a réussi à rassembler des gens qui se sentaient très éloignés de l’action publique, et de l’envie de s’investir, je trouve que c’est une bonne chose. Je n’ai jamais fait le choix d’Emmanuel Macron. J’ai fait le choix de Benoît Hamont en faisant sa campagne. Au second tour j’ai voté Emmanuel Macron.


Je constate que les décisions d’Emmanuel Macron, ça a été de priver l’État de ressources en redonnant aux personnes qui ont beaucoup de moyens : suppression de l’ISF, de la flat taxe et d’autres … et que ça se traduit par des baisses de revenus chez les fonctionnaires, chez les retraités, chez les gens les plus fragiles. Je suis désolé je ne m’y retrouve pas.


Sur la politique migratoire aussi je trouve que la France n’est pas à la hauteur de son histoire, de ce qu’elle doit représenter et à travers elle l’Europe.

Elle va d’où à où la gauche ?
Est-ce que les gens se souviennent que dans la majorité de Martine Aubry à Lille il y a un accord avec le MoDem ? Je crois que tant qu’on veut regarder la bonne volonté des uns et des autres sur un territoire avec une problématique locale comme la somme des étiquettes politiques…

Ça dépasse les étiquettes politiques ?
C’est même pire que ça. D’abord on laisse plein de gens sur le bord du chemin. Je ne suis pas sûr que la majorité d’entre eux se définisse en disant moi je suis socialiste, moi je suis MoDem. Ils vont regarder une offre ils vont peut-être contribuer, ils veulent se prendre en main. Il faut peut-être commencer par là.
Si demain il y a une majorité de gauche qui réussit à fermer la parenthèse Luc Bouard j’en serais heureux et je ne suis pas inquiet, ils mettront localement une politique de gauche pour exprimer des solutions de gauche.
Mon sentiment à 99 % s’il doit y avoir une investiture En Marche à la Roche-sur-Yon, c’est le maire actuel qui l’aura. C’est mon regard. Peut-être que je me trompe, mais c’est mon regard.
J’ai un ancrage à gauche, c’est mon histoire, je suis au parti socialiste, c’est mon histoire.

Je vais prendre un exemple. J’ai participé à l’invitation du groupe des Insoumis à une réunion. Le débat s’ouvre avec la place de la parole citoyenne. Moi je suis 100 % d’accord. Le débat s’ouvre sur les transports, l’eau, les services publics. Par contre arrive la réponse toute faite de la gratuité. Moi je n’ai rien contre la gratuité, mais c’est un levier. Définissons ce qu’on veut comme service public. Quels sont ses objectifs ? À qui il s’adresse ? Qu’est-ce qu’on veut rétablir comme équilibre ? Parce que le service public c’est un petit peu ça. Le service public, il est la pour rétablir une équité, pour donner des droits aux gens. Et bien, définissons quels droits on veut donner ?
Prenons comme exemple les cantines. Quel droit on veut donner aux petits yonnais de bien se nourrir avec des produits bio, locaux, avec de l’information qui va avec. C’est ça le droit qu’on leur doit. Et si la gratuité doit le permettre et bien on y va. Mais ce n’est pas toujours une solution que la gratuité s’applique à tous. Encore une fois il y a des gens qui ont les moyens. Pourquoi rendre gratuit un service auquel eux peuvent contribuer ?

Que pensez-vous du mode d’exercice du pouvoir de Luc Bouard ?
Il y a un mode d’exercice du pouvoir de Luc Bouard auquel je ne souscris pas. Sous des côtés ouverts, souriants et affables, j’ai aussi des retours de quelqu’un de cassant, autoritaire qui ne respecte pas ses partenaires.

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