La Roche-sur-Yon. [Entretien ] Luc Bouard : ses engagements, ses réponses à l'opposition, le garage solidaire...

Luc Bouard nous a accordé un entretien sur la politique de la ville, suite à l’interview de Stéphane Ibarra, ses différents engagements, les élections à venir, R.POP, le garage solidaire, les Halles…

Luc Bouard la Roche sur Yon mavillesolidaireLuc Bouard © mavillesolidaire.fr

Dans un entretien que votre opposant, Stéphane Ibarra, a bien voulu nous accorder, ce dernier dénonce votre gestion. Que lui répondez-vous ?

Je redis à Stéphane Ibarra qu’il a énoncé, même avec aplomb, des mensonges. Ça me rappelle une période de Jean Jaurès, qui s'adressait à des jeunes lycéens, en 1903, en disant « le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, ce n'est pas de subir la loi du mensonge triomphant qui passe. »

Je pense que l'opposition devrait s'intéresser à cette phrase. En fait, ce garçon se comporte comme s'il savait tout ce qu'il ne sait pas.

Par exemple sur l'appellation de la scène nationale « salle Jacques Auxiette », j'avais bien évidemment pris contact avec la famille de Jacques Auxiette, avec ses vieux amis du PS, Jean Burneleau en tête, avec ceux qui ont compté dans sa vie, je pense à Gildas Toublanc avec les artistes qui ont beaucoup compté pour lui, je pense à Laurent Brethome. J'avais pris contact avec tous ces gens-là, avec la directrice du grand R pour leur proposer que la salle porte le nom de Jacques Auxiette. C'est une proposition que j'ai faite et qui a été acceptée par ces gens-là. Je n'avais aucune raison d'appeler Stéphane Ibarra pour lui parler de ça.

Sur les finances de la ville. Je suppose que vous n’êtes pas d’accord avec son approche…

Voilà 8 ans que lui et ses comparses nous répètent la même chose « la ville, elle est en danger, l'agglomération est en danger, nous sommes au bord de la faillite »

Au bout de 8 ans, la capacité de désendettement de la ville est de 8 années et de 6,4 années pour l'agglomération.

Et, avec la possibilité de la taxation du foncier bâti, cela ne sert absolument pas à gérer une situation de désendettement, c'est tout simplement pour permettre à l'agglomération de continuer à investir pour les agglo-yonnais. Et ça nous permet d'augmenter de 15 millions le plan pluriannuel d'investissement pour l'agglomération.

Ça permet de développer l'enveloppe des communes jusqu'à 4 millions d’euros sur les fonds de concours, ça permet une augmentation de crédit de 2,6 millions d'euros pour les gestions pluviales et ça permet des actions importantes en faveur de l'environnement et de l'habitat, le PCLT, le PTRE avec des crédits d'investissement supplémentaires et aussi la possibilité à travers ces 15 millions d'avoir des moyens humains supplémentaires pour gérer ses enjeux.

Ça permet de voir venir sereinement la future délégation de transport public (en janvier 2024), de continuer le développement économique, de gérer une autre activité.

Et quand je lis, ce qui doit faire plaisir à Monsieur Regnault, on constate qu’il y en a un qui regrette la gestion de Monsieur Regnault, la différence c'est qu'il n'y a pas l'ombre d'une différence de vue entre les maires de l'agglomération, quelle que soit la taille des communes sur l'avenir de l'agglomération et sur la volonté d'en faire un marqueur aussi bien sportif que familial, avec le complexe aquatique/patinoire ainsi qu’avec la salle de musique actuelle. Il ne s'agit pas de transférer des charges, il s'agit de donner aux territoires de vrais outils, des outils communautaires d'agglomération.

Je crois que ça échappe beaucoup à l'opposition, que les vrais enjeux de l'aménagement du territoire pour demain seront des enjeux communautaires, la réalité et la volonté politique des maires de l'agglomération c'est de gérer ce développement ensemble.

Le transfert de certaines compétences de la ville à l’agglo diminue automatiquement les charges de la ville.

Ça fait les mêmes dépenses. Elles sont réparties autrement et elles sont réparties sur l'ensemble de l’agglomération puisque c'est des outils qui servent à l'ensemble de l'agglomération. .

J’ai, avec les maires de l'agglomération, une vision communautaire de long terme. Nous n'avons pas une vision rétrécie comme celle que l'opposition peut avoir sur certains dossiers. C’est malheureux. Je sais bien que c'est difficile pour eux. La critique est difficile puisqu’au fond, il n'y a pas grand-chose à critiquer, on s'attaque à des détails, on dit des contrevérités, on attaque les personnes…

C’est le rôle de l’opposition non ?

Non, le rôle de l'opposition pour moi, c'est de proposer, c'est d'avoir une vision, une hauteur de vue, c’est de se projeter à et je pense qu’ils n’ont toujours pas compris ça et je pense qu'ils ont en leur sein assez de dissensions internes pour ne pas se projeter sur ce qu'est la gestion d'une ville.

La gestion d'une ville est au service des habitants. Elle n'a pas de parti politique. Le PS, nationalement, pèse aujourd'hui 3-4 % et ce sont ces gens-là qui veulent imposer une vision politique à la ville de La Roche-sur-Yon. Je suis désolé, laissons-nous travailler. Et moi je travaille avec les habitants. (…) Notre ville a changé pendant 7/8 ans elle va continuer à changer.

L'investissement que nous avons réalisé, que nous allons continuer à réaliser , qui va représenter sur 16 années 160 millions d'euros entre 2013, parce que j’inclus la place Napoléon dedans, et 2029, qui va être l'année où on livrera l'église Saint-Louis pour son bicentenaire, il y aura à peu près 160 millions d’injectés sur le patrimoine public, mais aussi dans toutes les entreprises du territoire, ce qui donne un véritable dynamisme, c'est ça aussi une politique libérale pour que vive la population et pour donner à la population un outil, un centre-ville dont les gens peuvent être fiers.

Je n'ai pas une vision rétrécie comme a pu l'être celle de mon prédécesseur ou celle de mon opposition aujourd'hui. Moi j'ai une vision ouverte, je me fiche de savoir de quel parti politique sont les gens qui travaillent avec moi, c'est une énorme différence avec la vision de Stéphane Ibarra.

Où en sont les suites que vous avez données avec la plainte que vous avez déposée pour le détournement de fonds ?

C'est un sujet qui revient en permanence, l'utilisation de la carte bleue de mon ancien directeur de cabinet. Je le dis, je le répète, je l'affirme, je ne suis contre aucune commission, simplement, il y a une réalité, la ville a porté plainte . Il y a une instruction qui est en place et l'affaire est dans les mains de madame la procureure , on laisse l'affaire se dérouler et c'est le tribunal qui décidera du sort de cette affaire. Ce n’est ni moi, ni mes opposants. Ce ne sont pas les opposants qui ont porté plainte, c'est moi qui ai porté plainte. C'est moi qui étais le plus lésé dans cette affaire puisque le directeur de cabinet a remboursé tout ça. Le seul lésé dans cette histoire, humainement, profondément, c'est le Maire, c'est Luc Bouard et personne d'autre.

Vous êtes à la France audacieuse, secrétaire général de Villes de France, au comité Horizons, conseiller départemental, président de la Roche agglomération et maire. Comment faites-vous pour gérer tout ça ?

Personne ne peut dire aujourd'hui qu'il y ait eu des manquements sur ma présence dans ma commune, dans mon agglomération, c'est ce qui prime pour moi.

L’engagement pour mon département est récent et il est total sur une délégation que m'a confiée Alain Lebœuf, c'est l'animation économique du territoire vendéen. Pourquoi m'a-t-il confié cela ? C'est parce qu'il se dit qu’en 7 ans, ce qu'il a réussi à La Roche-sur-Yon, je souhaite qu'on puisse le développer sur des territoires de Vendée où la réussite est un peu moins évidente.

Pour le reste, Villes de France, je suis secrétaire général, je préside le groupe Europe ça permet de discuter avec des maires qui sont des villes de la même strate que la nôtre de 10.000 à 100.000 habitants de sujets qui sont communs.

Ensuite, ce sont des engagements politiques. La France Audacieuse s'est fondue au sein d'Horizons. Aujourd'hui mon engagement est à Horizons avec Édouard Philippe, avec Christian Estrosi, et Christophe Béchu.

C'est un engagement politique comme je l'avais eu longtemps au RPR, à l'UMP, et un peu moins à LR (il n'est plus aux LR depuis 3 ans).

Aujourd'hui, j'ai la sensation d'avoir retrouvé une famille politique. Une famille politique où on n’est pas sur la petite phrase qui va tuer l'autre, on est sur la grande phrase qui va faire progresser le pays et c'est ça l'idée. Et donc moi ça, ça m’enthousiasme.

En tant que représentant régional, je participe à ce titre au bureau national.

C’est un enseignement du Covid, nous utilisons la vidéoconférence, qui nous permet d'être beaucoup plus réactifs et beaucoup moins dans les transports, dans les déplacements.

Horizons, qui soutient Emmanuel Macron.

Le président d’Horizons s’engage derrière Emmanuel Macron. Il faut voir au-delà de cette élection présidentielle, il faut voir un mouvement qui va porter une vision politique, je pense qu'il va prendre énormément de place dans le paysage politique français dans les années qui viennent.

Est-ce que votre engagement à Horizons suppose une candidature à la députation ?
Je ne serai pas candidat aux Législatives.

Au niveau du parrainage ? Qui allez-vous soutenir ? 

Aujourd'hui, je ne parraine personne, car je n'ai pas de candidat déclaré pour qui j'ai envie de voter.

À l'heure actuelle, seul un candidat ne serait pas déclaré : Emmanuel Macron.

Après il faut être très clair là-dessus puisque vous m'interrogez sur le sujet, je pense qu'il n'est pas raisonnable que la France continue à changer de président de la République tous les cinq ans. Lorsque l'on veut changer une ville, on voit bien que ce n'est pas en six ans qu'on y arrive. Il faut minimum 12 ans, probablement au moins 18 ans, 3 mandats, pour changer une ville durablement.

Le président de la République sera jugé par l’histoire, comme tous les présidents de la République et il ne sera certainement pas le plus mauvais des présidents de la République. Je pense qu'il faut lui laisser 5 ans supplémentaires pour finir de mener sa politique. En ce sens, je soutiendrai Emmanuel Macron parce que ce pays continue cette transformation. On ne peut pas tous les 5 ans changer de président de la République.

Si je comprends bien, vous soutenez Emmanuel Macron, vous allez le parrainer ?

Je ne sais pas si j'enverrai mon parrainage pour lui. En tout cas, je le soutiendrai.

Où est la promesse de votre programme concernant la création d’un garage solidaire ?

La promesse du garage solidaire sera tenue. Il faut reconnaître qu'avec le Covid depuis 2 ans, c'est extrêmement compliqué de travailler, oui, mais elle sera tenue.

La route des Sables va être faite. Les travaux vont-ils débuter en 2022 comme c'était prévu ?

Pour la route des Sables, je pense que cette année on va plutôt être dans les études. Les travaux, je dirais plutôt sur 2023 ou 2024 à peu près. C’est un gros chantier de plus de 4 millions d'euros. C'est un chantier nécessaire puisque tous les réseaux souterrains sont à refaire. Cette année, ça va se consacrer aux études.

En tout cas, ce sera des travaux qui vont durer deux ans, par tronçons. Un des gros chantiers va être de supprimer cette zone de feu rouge au château du Plessis pour la remplacer par un rond-point.

Lors d'une interview, vous avez indiqué que la fin du chantier des Halles, le bout du bout, arrivera en juin 2023. Est-ce toujours d'actualité ?

En fin d'année 2022, cela sera pratiquement terminé, après, ça sera de la finition.

Donc R.POP ne sera pas aux Halles cette année ?
Je pense qu'aujourd'hui, ceux qui travaillent sur R.POP ont plutôt envie de continuer une deuxième expérience au haras. Nous cette année, on va le faire là-bas.