La Roche-sur-Yon. L’espoir secret de Stéphane Ibarra.

Stéphane Ibarra préside le groupe principal de l’opposition au conseil municipal. Le décès de Jacques Auxiette, la vie de groupe avec Martine Chantecaille (La Roche solidaire et écologique) et Nicolas Hélary (les Voies citoyennes), les législatives… tour d’horizon de l’actu de ce début d’année.

Stéphane Ibarra la Roche sur Yon mavillesolidaire.fr 1 Stéphane Ibarra. © mavillesolidaire.fr

Entretien.

Jacques Auxiette a tiré sa révérence le mois dernier. Si vous aviez un souvenir à garder, quel serait-il ?

Son souci d'être utile. Ça a été brutal quand même. Quinze jours avant, il était à La Roche-sur-Yon. Il restait très présent pour nous, pas en donneur de leçon, loin de là. Il était conscient que des choses avaient changé, dans le monde, dans le rapport à la démocratie, mais il avait trouvé sa nouvelle place en tant qu'ancien élu en tant que grand témoin de choses et particulièrement à La Roche-sur-Yon. Chacun verra la part de transformation que Jacques Auxiette a faite à La Roche-sur-Yon, en fonction de ses habitudes, de ses affinités.

Le Manège va porter son nom. Qu’en pensez-vous ?

Comme tout le monde, on l’apprend par la presse. Sur la méthode, c'est juste nul. Il y a tellement de gens qui sont touchés par la mort de Jacques Auxiette. Il aurait fallu faire un tour de table en demandant aux gens leur ressenti. Pour être sûr de donner le nom de Jacques Auxiette à quelque chose qui fasse l’unanimité. J'ai envie de dire, comme plein de choses à La Roche-sur-Yon.

À son élection, Luc Bouard avait dit qu'il voulait être le « Jacques Auxiette de droite ». Y est-il arrivé d'après vous ?

D'abord, ça n'existe pas. Les convictions de Jacques Auxiette étaient de gauche, cela fait une grande différence. De droite, il y arrive très bien. Quand vous m’avez demandé de résumer Jacques Auxiette en un mot, je vous ai répondu que pour moi c'était son souci d'être utile. Ce n'est pas le souci de Luc Bouard. Si je peux rajouter un deuxième trait, Jacques Auxiette, c'était quelqu'un de sincère qui avait des convictions et les assumait. Eh bien, ce n'est pas Luc Bouard.

Vous êtes président du groupe d'opposition avec Martine Chantecaille (La Roche solidaire et écologique) et Nicolas Hélary (les Voies Citoyennes). Comment va la vie du groupe ?

Sincèrement, le groupe fonctionne bien. Il faut être sincère et transparent, il faut aller au bout des choses, je ne ferai pas « mon Luc Bouard », je dirai ce qui doit être dit. Dans le groupe, au départ, il y avait les Verts avec nous, c'était compliqué, cela a été acté et les Verts ont constitué un groupe à part, maintenant, il y a deux groupes d’opposition. Encore une fois, très sincèrement, dans le groupe, ça fonctionne très bien. On bosse, beaucoup, on a une vision partagée de La Roche-sur-Yon, cela ne veut pas dire qu'on est d'accord sur tout et on est très complémentaires dans la façon de voir les choses, de travailler, de produire des solutions et des expressions pour les Yonnais.

Votre groupe a fait part de ses inquiétudes sur la capacité financière, le poids des charges et de la dette. Vous êtes vraiment inquiet ?

J'ai siégé, pendant quelques années, au conseil départemental, je ne votais pas le budget parce qu’effectivement l’utilisation de l'argent n'est pas ce qu'on aurait fait, moi et Sylviane Bulteau. Par exemple je m'étais beaucoup battu pour relever le montant pour l'intervention de l'aide à domicile, ils le font maintenant, je l’ai réclamé il y a 4 ou 5 ans. Je pense qu'on était dans le vrai, mais ça ne m'empêche pas de dire que, financièrement, sur la trajectoire financière c’était sain.

Le département investissait beaucoup, mais il se dégageait les moyens pour le faire, il y avait une rigueur budgétaire, quand je parle de rigueur ce n’est pas de l'austérité, c'est être capable d'agir dans l'avenir, garantir l'avenir, être vigilant sur l'emploi des deniers publics. Ce que je dénonce très fortement à La Roche-sur-Yon. Bien sûr l'opposition ne peut pas valider les options politiques, mais, c'est plus grave que ça, ce qu’on essaie de dénoncer à la Roche-sur-Yon, c'est le naufrage financier qui nous guette, qui a commencé à peser et qui pèsera dans les années à venir.

Une belle illustration, c'est l'agglomération. L'année dernière, quand je dis que ce n'est pas viable : regardez, avec le budget que vous nous proposez, on va dans le mur… la réponse est non, je fais peur, je suis un agitateur, « on gère », « tout va bien ». Un an après, on lève 3,7 millions d'impôts. C’est inéluctable. On a regardé sur le budget 2012, au vu de l'endettement de l'agglomération, s’ils n'avaient pas augmenté l'impôt, la capacité de désendettement serait de plus de 14 ans, c'est-à-dire qu'on aurait explosé les seuils d'alerte. Alors bien sûr, on revient à 7 ans, mais c'est dans la poche des Yonnais qu'on le prend, cela ne s'appelle pas une bonne gestion.

Ce que j'essaie de dénoncer, c’est qu'ils font des choix politiques qui leur appartiennent, mais qu'ils les assument et qu'ils ne mentent pas sur qui fait l'effort. Ce n'est pas la bonne gestion qui permet d'investir sur le territoire c'est l'emprunt, la dette et les impôts, donc les Yonnais d'aujourd'hui avec les impôts de demain et la dette. C'est aussi simple que ça. On reste inquiet parce que, à l'agglo, on a plongé, on a augmenté les impôts et à la ville c'est très très serré. Si la ville s'en sort encore un petit peu, c'est que beaucoup beaucoup beaucoup de charges de la ville ont été transférées à l'agglomération. Si on fait le compte des personnels, il va y avoir le CIS qui est intercommunal, le PLU qui devient intercommunal, j'ai vu des interviews dans lesquelles Luc Bouard voudrait que la police municipale devienne intercommunale, et bien ça lui permettrait de tenir les engagements, ce qu’il n'a pas fait sur la ville en nombre de policiers.

La scène de musiques actuelles, finalement c'est l'agglomération qui l’a faite et aujourd'hui, on transfère l'association. Ça veut dire que le Fuzz’Yon qui, aujourd'hui, fonctionne avec une subvention de la ville, cette subvention la ville va continuer à la payer, mais au niveau qu’elle est actuellement or demain cette association aura une grande salle de spectacle à faire vivre, il y aura des besoins supplémentaires, et là c'est l'agglomération qui paiera. Donc on va faire partager des efforts, allez tous les agglos yonnais ! c'est ça la réalité de la ville qui se décharge sur l'agglomération…

Je regrette que, du temps de Pierre Regnault, il y eût quelques maires, qui pourtant étaient dans le bureau de l'agglomération et qui géraient l'agglomération avec Pierre Regnault, qui disait que les habitants de Fougeré ou ailleurs n'avaient pas à payer pour la ville de la Roche, je trouve le silence assez éloquent actuellement.

La question de l’indemnité des élus à l’agglomération à fait naître un débat houleux…

Je n'en fais pas un sujet populiste, je ne dis pas que les élus ne doivent pas avoir d'indemnités. Mais, je dis, il y a un an, quand l'agglomération n’arrive pas à dégager un million d'euros pour faire tous ces investissements et faire vivre l'agglomération, augmenter de 100 000 euros les indemnités des élus, c'est une faute de gestion. Vous, vous faites des efforts, on vous augmente les impôts, on endette, mais nous les élus, on peut augmenter nos indemnités. C'est ça que j'ai dénoncé.

Où en est votre plainte sur le détournement de fonds ?

Nous, on a relancé le procureur qui nous dit que pour le moment l'instruction est encore en cours et qu'il ne peut pas donner suite à notre demande d'information. On a écrit au procureur en étant porteurs de la parole citoyenne, en disant il y a une affaire depuis un moment, les seules nouvelles sont par la presse. On a fait en sorte que la mairie fasse une petite commission pour regarder ce qui s'est passé en interne, quels sont les montants concernés, quelle procédure… on a voulu cette transparence non, refusée par Luc Bouard. On a porté plainte en tant que groupe auprès du Procureur. C'est la presse qui nous donne des nouvelles, démocratiquement, c'est un peu gênant.

Entre-temps, on a su qu'il y avait une autre affaire dans l'affaire, avec une association dont la même personne était trésorière et dont le président était Philippe Porté où il y a eu les mêmes détournements.

Aujourd'hui, je tiens à dire que Philippe Porté reste un acteur majeur de la majorité et qui profite encore des finances et en dehors de tout contrôle démocratique. Ça va se passer dans la SPL du tourisme, dans laquelle la minorité n’est représentée par aucun élu. Dont on n’a aucun compte-rendu des assemblées délibérantes, donc en toute opacité, on va permettre à des personnes dont on peut se dire, sans les condamner à l'avance, il faut au moins que les procédures internes soient rigoureuses. Donc on va continuer. On ne va pas savoir ce qui va se passer à la SPL tourisme.

Aux municipales, la gauche était partie chacun de son côté au premier tour. Cela va être la même chose pour les législatives ?

Si on veut, qu'à l'échelle nationale, il faut qu'il y ait un accord sur les législatives. Personne n'en parle. Cela veut dire qu'il faudrait qu'il y ait un accord avec une répartition par circonscription ah, c'est, à mon avis, hors de portée. Je ne peux que le constater.

À l'heure actuelle, début janvier 2022 pour les présidentielles, ça sera droite, ou droite droite droite ou extrême droite.

Un électeur qui cherche une alternative gauche ou écologiste… ces mouvements vont se séparer en trois tiers : une partie, je pense que c'est la partie qui sera la plus nombreuse qui vont rester chez eux et bouder le scrutin, une partie qui va rester militante et qui va voter pour le candidat qui lui ressemble, un vert, un insoumis, un socialiste ou un communiste et puis un autre tiers oui, je suis triste de le dire, mais c'est une réalité qui va voter Macron, j'en suis presque sûr car on va avoir de l'extrême droite. Tant qu'on n’arrive pas à donner de l'espoir à ceux qui restent chez eux et à ceux qui vont aller voter utile, et bien on a des marges de progression.

Au niveau départemental, on avait réussi à voir un accord qui allait des insoumis aux verts enfin avec tout le monde, on a essayé de voir ce qui était possible de faire pour les législatives. Les Insoumis et les Verts ont la volonté d'avoir leur candidat aux législatives, le PC et le PS discutent un petit peu pour voir ce qu’il est possible de faire, mais ça n'ira pas au-delà, je pense.

Ce n'est pas simple à gauche, mais on peut regarder ce qui se passe à droite, ce n'est pas simple non plus. La droite départementale qui a perdu ses 3 Parlementaires (+ 2 qui étaient socialistes).

Leur but, c'est d'avoir une revanche sur En Marche et de reprendre les circonscriptions. Je constate que dans la même majorité départementale, il y a un certain Luc Bouard qui annonce qu'il y aura d'autres candidats, d'autres choses Horizons, donc il n’est pas étranger au fait qu'un certain Jacques Besseau voudrait être quand même candidat face aux candidats légitimes sur la 1re circonscription….

Ce n'est peut-être pas simple chez nous, mais je crois que certains auraient les moyens d'être un peu plus cohérents et plus clairs et transparents.

Mon espoir secret qui serait une vraie réussite, lorsque l’on sera en configuration municipales, tous ceux qui veulent une alternative ici, on aborde les choses un peu différemment que par rapport à 2020 c’est qu'on soit capable d'abord de construire en amont, très en amont avec les Yonnais, une vraie envie, un vrai programme, un vrai constat de ce qu'est la Roche-sur-Yon, où elle va et ce que l'on peut en faire.

Autant les législatives, je n'y crois pas, mais autant les municipales, c'est à notre portée.

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